Ca peut paraître étrange, surtout si comme moi vous êtes un vrai snob du thé, mais l'infusion à froid présente pas mal d'avantages. Pour moi, tout a commencé avec cet article. Suivez le guide...
Qu'entend-on par "infusion à froid" ?
La méthode est très simple : on prend un thé qu'on aime bien, on le dose comme on le ferait normalement, que ce soit en tasse ou en théière, mais plutôt que d'y verser de l'eau chaude, on y verse... vous l'avez deviné, de l'eau froide (de 5°C à 25°C). On laisse infuser à température ambiante ou au frigo deux bonnes heures et pourquoi pas plus, et le tour est joué.
Facile, non ?
C'est bien gentil, mais... pourquoi ?
La question à 1000€, qui a plusieurs réponses. La première et la plus évidente : en été, ça peut être très rafraîchissant. Et bien sûr, ça fait une économie d'énergie. Mais ce ne sont pas les raisons principales : je ne vous l'apprends sans doute pas, la température à laquelle l'infusion a lieu va avoir une influence sur les substances qui sont effectivement infusées. Typiquement, pas mal de tanins vont avoir besoin de 90°C pour bien passer, raison pour laquelle on va infuser à 80°C un thé dont on veut faire ressortir la douceur. La caféine va également avoir besoin de chaleur, et on en retrouvera assez peu en-dessous de ce seuil de 80-90°C. Un thé infusé à froid sera donc très pauvre en caféine, ce qui peut être sympa si vous voulez l'éviter.
Il faut également prendre en compte que certaines substances sont détruites à la chaleur. Typiquement, les vitamines hydrosolubles n'y survivent pas. Et le thé infusé à froid a un potentiel antioxydant nettement plus élevé, suggérant ainsi qu'une partie des catéchines (substances antioxydantes de la famille des flavonoïdes) sont donc détruites par la chaleur.
Enfin, en terme d'arôme, on a ici peu de risque d'amertume même sur un thé très tannique, et aucun risque de trop infuser l'animal et de se retrouver avec une liqueur imbuvable. Au contraire, si on risque quoi que ce soit, c'est plutôt de ne pas assez l'infuser. (Et je recommande, dans ce contexte, l'infusion multiple).
Cette méthode peut être un bon moyen de découvrir de nouveaux aspects d'un thé que vous aimiez déjà, ou d'apprendre à en connaître un nouveau.
Et je fais ça avec quel thé ?
Pourquoi pas avec tous ? Il me semble logique certains thés s'y prêteront mieux que d'autres, mais cette réserve se pose plus d'un point de vue organoleptique que santé (et, si pour moi le thé est lié aux deux, c'est quand même le plaisir de la dégustation qui l'emporte). J'ai par exemple dans mon placard un excellent thé noir fumé du Japon dont je ne pense pas qu'il se prêterait bien à l'exercice. Même remarque pour le pu er, bien que, si quelqu'un a testé je suis intéressée par son avis sur la question. Mais sur du thé vert ou blanc, ou même un wulong (plutôt orienté floral-fruité que lacté-grillé), pourquoi pas ?
C'est bien beau que ce soit meilleur pour la santé et tout mais... et si je n'aime pas ça ?
Ne vous forcez pas. C'est une alternative intéressante, mais le thé infusé à chaud reste délicieux et excellent pour la santé. Le but est juste ici de présenter une alternative agréable, certainement pas de mettre au pilori plusieurs milliers d'années de culture et de savoir-faire.
La méthode que j'ai fini par préférer et d'infuser deux fois à froid une certaine quantité de thé, puis d'y rajouter une pincée de thé "neuf", et d'infuser le tout à chaud deux ou trois fois. Ainsi j'ai la caféine, les flavonoïdes fragiles, et les tanins robustes. Et bien sûr, l'aspect merveilleusement réconfortant d'une énorme tasse de thé chaud.
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